Le dernier acte de ce projet, commencé en 2014, devrait se dérouler du 18 au 30 juin avec la venue des 21 collégiens de TAN THOI en Anjou.
Cette phase du projet est sans nul doute la plus éprouvante, la plus difficile et la plus complexe à mettre en place. Faire sortir du Vietnam 21 mineurs, avec leurs enseignants est une véritable gageure : rien à voir avec un échange scolaire avec des pays d’Europe. Les demandes d’autorisation se multiplient chaque jour, et ce voyage prend une vraie tournure politique. Je n’en dirais pas plus …mais j’avoue ne pas avoir anticipé autant de difficultés.
Mais parlons plutôt des jolis moments que la mise en place de ce projet nous offre : des adolescents tenaces, engagés, mobilisés sur 4 années… des jeunes de tous horizons, à égalité devant l’inconnu et dont les résultats scolaires ne m’intéressent pas. Leur ouverture d’esprit, leur gentillesse et leur générosité m’important bien plus que leur note en maths.
Les P’tites Pousses nous montrent chaque jour que si l’on implique des jeunes, si l’on écoute ce qu’ils ont à nous dire, si l’on oublie un peu les tournures imparfaites des phrases, si le sens de ce qu’ils veulent dire nous importe davantage que les fautes d’orthographe, alors on peut avancer avec eux et accompagner leur entrée dans l’adolescence.
Les P’tites Pousses connaissent le sens du mot « engagement ». Bien sûr, parfois ils ne font pas ce qu’on leur a demandé de faire, et il nous faut apprendre à les retrouver là où on ne les attendait pas. Il nous faut accepter l’imprévu, il nous faut entendre ce qu’ils ne nous disent pas, il nous faut deviner leur attente aussi.
Ils sont entiers, sans concession, durs et parfois sans pitié pour ceux qui les ont trahis, déçus ou mentis. Travailler 4 années avec eux c’est apprendre l’humilité, c’est accepter que l’on ne sait rien et que l’on doit apprendre avec eux.
Ils étaient des enfants curieux en 6ème, aujourd’hui ce sont des adolescents engagés pour certains la vie ne leur a déjà pas fait de cadeau, et ce sont d’ailleurs ceux là les plus tenaces.
Ils vont entrer en seconde, en première, on leur demande déjà d’entrevoir un avenir professionnel mais ils n’en sont pas là. Ils sont ici et maintenant. Chaque jour il leur faut lutter pour garder leur place dans leur groupe de pairs. Ils doivent tenir la tête haute malgré leurs blessures, leurs failles, leurs manques…
Ce projet les réunit et efface leur différence : il n’a plus de bons ou de mauvais élèves il y a des adolescents que le racisme révolte et qui croient en la nécessité de mieux se connaître pour mieux vivre ensemble.
Aujourd’hui, je ne sais pas encore si ce projet fou verra la jour : je ne peux qu’espérer de toutes mes forces. Mais je sais que ces 4 années auront fait de ces enfants des futurs adultes citoyens, responsables et déterminés à s’engager pour un monde plus juste.
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