Si le Vietnam a été salué depuis le début de l’épidémie dans son efficacité à combattre la propagation du virus, et si la situation à ce jour est plutôt très maîtrisée, là bas comme ailleurs, cette pandémie met à jour les inégalités sociales et économiques de la population. Tout comme chez nous, les Vietnamiens ne sont pas tous égaux devant cette crise.
A TAN THOI , pauvreté + COVID = double peine
Dès le début de l’arrivée du COVID-19, le gouvernement a décidé de fermer les écoles, collèges, lycées et universités. En ville, les enfants peuvent suivre les cours en ligne. A Tan Thoi, c’est impossible : les enfants n’ont pas d’ordinateurs et internet fonctionne de manière hachée, en fonction souvent des coupures d’électricité. En ville, les enfants portent des masques, connaissent les gestes barrière, se lavent les mains, prennent leur douche. La prévention est partout affichée sur les murs. A Tan Thoi, on ne porte pas de masques : 4 masques pour 1 euro, le double du salaire des habitants. Depuis le 27 mars, le gouvernement a décrété le port de masques OBLIGATOIRE sous peine d’amende : 12 euros par personne prise en faute.
Les gestes d’hygiène sont difficiles à se mettre en place : en effet depuis plusieurs semaines, le sud du Vietnam connaît une grande sécheresse et le taux de salinisation des sols est en constante augmentation.
L’eau des rivières est salée et brûle les plantations. Les habitants lavent leur linge, se lavent et consomment cette eau. Certains la font bouillir avant de la consommer, mais le gaz est cher.
Il est alors bien difficile de respecter des règles d’hygiène primordiales. En ville, les pharmacies sont nombreuses, à Tan Thoi il est difficile de se procurer du paracétamol. L’hôpital est loin et les médecins ne sont que 2 !
Le gouvernement a interdit le regroupements de plus de 10 personnes : mais à Tan Thoi comment faire quand le Comité Populaire distribue jerrycan d’eau et masques aux habitants ?
En ville, les enfants restent chez eux, avec souvent la télé, le téléphone. A Tan Thoi, les enfants sont seuls, abandonnés à eux-mêmes dans leur cabane en feuille de bananier. Les parents partent travailler. Sans les enseignants, sans les amis, les enfants sont perdus. Le risque de déscolarisation s’accentue forcément dans cette situation.
A ce jour, aucun cas de COVID-19 n’a été déclaré sur cette île mais l’inquiétude est grande. Le manque d’information, les fausses rumeurs, la précarité des conditions de vie et sans doute aussi cette idée qu’ils sont abandonnés sur leur île.
La déscolarisation, l’angoisse, la désinformation, le manque de nourritures viennent là renforcer la fragilité de chacun et l’idée terrible qu’une fois de plus ce peuple qui a déjà tant souffert ne sera pas épargné.
Les enfants ont besoin plus que jamais de notre soutien, de nos encouragements et de cette certitude qu’après la crise, nous serons encore et toujours là.
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