Aujourd’hui, 606 enfants sont accompagnés et soutenus par quelques 455 parrains…

Certains me disent que c’est une goutte d’eau…606 enfants parmi les 332 millions qui vivent dans l’extrême pauvreté sur notre planète. Mais moi je dis que ce n’est pas rien et peu importe le nombre : chaque enfant mérite qu’on se mobilise.

Le regard de l’enfant, qui a peur, qui a faim ; une fois croisé il ne vous quitte plus. L’enfant abandonné, l’enfant-ouvrier, qui a 5 ans travaille dans les champs de piments, l’enfant-marchand qui vend des billets de loto la nuit pour acheter du lait à son petit frère, l’enfant-esclave qui tresse des paniers pour des sous-traitants.

Son regard est résigné, presque vide. Pas de révolte, pas de colère. On imagine alors un chagrin, une douleur.. mais je n’en sais rien. Je sais seulement qu’il est indispensable qu’il puisse aller à l’école, pour pouvoir un jour avoir la chance de changer son destin, quitter cette jungle, ces chemins boueux, ces cabanes de feuilles tressées, au toit qui vole à la première tempête et laisse l’enfant grelotter sous la pluie.

L’enfant n’est pas regardé, pas écouté, pas questionné. Chaque jour il faut chercher à manger, l’essentiel est là. Les habitants là-bas ne sont pas riches de temps. De temps de rien, de temps pour imaginer, de temps pour penser la vie des enfants. Peut -être que pour interroger le regard triste de son fils, il faut un peu de liberté ou d’insouciance..

Mais quand la marmite de riz est vide, quand le seul repas sera une soupe d’herbes bouillies, quand le bébé a de la fièvre mais qu’il ne reste rien pour acheter un médicament, a-t-on encore l’esprit à se soucier du regard sombre de son enfant ? C’est peut être aussi cela la misère.

L’autre jour, un monsieur m’a dit d’un air moqueur « mais madame vous ne pourrez pas porter toute la misère du monde. »

Comme cette phrase est facile, facile et inutile. On se retranche derrière une lapalissade, sorte de petite galipette pour échapper à sa responsabilité. La misère du monde nous concerne. Nous ne pouvons pas détourner le regard.

Dans son livre « Terre des hommes » St Exupéry a écrit : Être homme, c’est précisément être responsable. C’est connaître la honte en face d’une misère qui ne semblait pas dépendre de soi. …C’est sentir, en posant sa pierre, que l’on contribue à bâtir le monde.

Alors oui, 455 parrains/marraines ont pris la responsabilité d’accompagner des enfants à l’autre bout du monde. Ces enfants ne feront pas tous des études supérieures, mais le temps du parrainage ils auront été regardés, félicités, encouragés. Ils auront appris à espérer, ils auront eu des moments d’insouciance, des moments d’enfance.

Alors oui on ne peut pas porter toute la misère du monde mais on peut, chacun, prendre nos responsabilités et croire encore et toujours à la solidarité comme rempart à la misère.

 


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